1.2.2 La publication et la réception de l’œuvre.
Les étapes de la publication ont été complexes et laborieuses : Madame Bovary paraît en feuilleton dans la Revue de Paris le 1er octobre 1856. Jugés indécents et choquants, de nombreux passages du texte ont été retirés. Bien que l'auteur fut contre, il mit une note où il déclare qu'il dénie « la responsabilité des lignes qui suivent ». Des poursuites judiciaires sont tout de même engagées contre lui en janvier 1857. L'imprimeur et la revue sont elles aussi concernées, ils ont tous les trois été accusés pour atteinte à la morale et à la religion. Quelques mois plus tard, en avril, Michel Lévy publie le roman en deux volumes, sans les modifications demandées par la Revue de Paris ; c'est avec beaucoup de succès que l'œuvre est accueillie. En 1873 le texte définitif paraît chez Charpentier corrigé par Flaubert lui-même à la suite du procès. En effet, le 29 janvier 1857 Flaubert est impliqué dans cette procédure car la 6ème chambre conventionnel souhaite examiner les « délits d'outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». « Des détails lascifs ne peuvent pas être couverts par une conclusion morale » d'après le procureur. Le jugement du 7 janvier va lui aussi dans ce même sens : « La mission de la littérature doit être d'orner et de recréer l'esprit en élevant l'intelligence et en épurant les mœurs plus encore que d'imprimer le dégoût du vice en offrant le tableau des désordres qui peuvent exister dans la société. », on ajoute donc à la littérature une fonction morale et éducatrice. Mais malgré tout, Flaubert est acquitté et à la suite de sa parution le roman connaît une immense gloire et suscite beaucoup de réactions, telles que le débat. Les romantiques et les attachés à ce mouvement critiquent cette écriture qui détruit leur idéal. D'un autre côté, les réalistes eux jugent aussi les descriptions que l'auteur s'obstine à développer. Ce sont les journalistes qui sont les plus défavorables de tous. Flaubert a tout de même reçu des compliments de Lamartine, écrivain romantique qui dit « Vous m'avez donné la meilleure œuvre que j'ai lue depuis vingt ans », de Victor Hugo ne se retient pas en déclarant que l'auteur de ce chef-d'œuvre est « un des esprit conducteurs de sa génération ». Charles Baudelaire, lui aussi, donne son avis et son analyse lorsqu'il affirme le besoin de dissocier l'art et la morale : « Une véritable œuvre d'art n'a pas besoin de réquisitoire. ».
Le
succès de Madame
Bovary
n'aura fait que grandir et se propager en France et à l'étranger.
Bien qu'il fut critiqué, son œuvre aura une impacte considérable
sur les références littéraires de nos jours.